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La tradition, principale cause des mutilations génitales féminines dans le monde
Les mutilations génitales féminines (MGF), plus communément appelées excisions, désignent l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs et se pratiquent généralement avant les 5 ans.
Cette pratique, qui touche 200 millions de filles et de femmes dans 30 pays du monde, se déroule principalement en Afrique où l’on estime le nombre de victimes à 91,5 millions de femmes et de filles de plus de 9 ans vivant actuellement avec les conséquences de ces mutilations sexuelles. Toujours en Afrique, on estime que, tous les ans, 3 millions de filles risquent de subir ces pratiques traditionnelles néfastes. Si les tendances actuelles se poursuivent, 86 millions de filles supplémentaires âgées de 15 à 19 ans risquent, elles aussi, de subir des mutilations génitales d'ici à 2030. Les pays où la prévalence des MGF chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans est la plus élevée sont la Somalie (98 %), la Guinée (97 %) et Djibouti (93 %). La pratique de l'excision est également présente au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique Latine.
Source: Female Genital Mutilation/Cutting: a global concern, UNICEF, New York, 2016.
Seuls 3 pays n’ont pas encore adopté de loi contre ces pratiques : le Libéria, la Sierra Leone et le Mali.
L'excision est aussi un moyen pour les hommes de contrôler la sexualité de leurs femmes.
Cette forte propension à l’excision dans ces pays s’explique essentiellement par la dimension traditionnelle, culturelle et/ou religieuse de la pratique, en place depuis des siècles.
En effet, l’excision fait partie d'un rituel traditionnel de passage à l'âge adulte pour les filles âgées à peine d'une quinzaine d'années, âge auquel elles sont censées se marier. C'est pourquoi l'excision se pratique traditionnellement juste avant le mariage, afin de rendre la future jeune mariée "pure" aux yeux de son futur mari.
Toutefois, le procédé a perdu de son sens culturel et traditionnel : l'opération est aujourd’hui généralement réalisée avant l’âge de 5 ans en milieu rural et dans les 40 jours suivant la naissance en milieu urbain. Les hommes refusent parfois d’épouser une fille non excisée, car l’excision n’est pas seulement une pratique culturelle ou religieuse, c’est aussi un moyen pour les hommes de contrôler la sexualité des femmes.
La pression sociale, le tabou autour du sujet, le manque d’information sur ses conséquences néfastes pour la santé, les amalgames avec la religion musulmane, les croyances et les superstitions très ancrées dans les communautés, font de l’excision une des pratiques traditionnelles néfastes les plus difficiles à éradiquer au monde.
Les conséquences désastreuses de l'excision sur la vie des filles
Les mutilations génitales féminines constituent une violation manifeste des droits humains.
Les complications liées à l'excision et aux mutilations génitales, qui s'accentuent au moment de la puberté, sont nombreuses et violentes :
Les conséquences liées à l'excision sont inconnues des populations la pratiquant.
- problèmes vaginaux, souffrances,
- saignements abondants,
- infections (tétanos, maladies sexuellement transmissibles…),
- déscolarisation dans les cas où l'excision est suivie d'un mariage précoce,
- douleurs en urinant
- douleurs pendant les rapports sexuels et les menstruations,
- risques d’incontinence,
- complications lors des grossesses et des accouchements,
- infertilité,
- détresse psychologique,
- état de choc violent et mort.
Dans la plupart des cas, les conséquences catastrophiques de cette forme de mutilation génitale féminine sont inconnues des populations la pratiquant. En effet, la majorité des femmes excisées qui rencontrent ces problèmes ne savent pas que ceux-ci sont liés à l’excision dont elles ont été victimes enfants, ces problèmes ne survenant pour la plupart qu’au moment de la puberté.
Nos actions pour lutter contre l'excision
L'ONG Plan International dénonce l’excision comme une violation fondamentale des droits des femmes et des enfants.
Nous sensibilisons les communautés pour mettre fin aux mutilations génitales féminines, nous :
- travaillons auprès des mères, des pères, des chefs de communautés et des chefs religieux afin d’attirer leur attention sur les conséquences de cette pratique traditionnelle néfaste pour la santé des filles et pour faire changer les opinions sur cette pratique ancestrale.
- formons des bénévoles issus des communautés afin qu’ils puissent diffuser les messages aux populations, aux chefs de village, et au sein même des gouvernements.
- attachons une grande importance aux associations locales dans les pays où nous intervenons afin d’avoir un plus grand impact dans la société.
- mettons en place des cérémonies alternatives de passage de l’enfance à l’âge adulte, pour remplacer l’excision des filles qui signifie qu’elles sont devenues femmes.
- menons un travail de plaidoyer auprès des gouvernements afin que ceux-ci continuent de mettre en place des actions pour favoriser l’abandon de cette pratique et, qu’à terme, une loi interdisant l’excision soit votée dans tous les pays concernés.
- soutenons l’éducation des filles, en mettant l’accent sur leur droits pour qu’elles puissent se défendre face à l’excision. L’excision entraîne d’autres problèmes qui privent les filles de leurs droits : le mariage précoce et le rejet de la scolarité des filles sont aussi des pratiques ancrées dans la société.
Pour lutter contre les mutilations génitales féminines, soutenez les droits des filles en parrainant.
Faites partie du plan
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