Causes et conséquences des discriminations des filles face à l’éducation

Le contexte

Dans le monde, 122 millions de filles ne sont pas scolarisées.

Notre ONG rappelle que l’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants, selon l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989 ratifiée par 195 pays. L’éducation est reconnue comme l’un des leviers les plus puissants pour sortir de la pauvreté et pour s’émanciper.

Notre priorité consiste à agir pour que des millions de filles puissent aller à l’école ! Car scolariser une fille, c’est lui permettre de prendre confiance en elle, de faire ses propres choix et d’avoir un métier pour construire son avenir.

Chaque enfant et chaque fille a droit à une éducation sûre, inclusive et de qualité. Pourtant, 122 millions de filles dans le monde ne sont toujours pas scolarisés. Les filles, dans toute leur diversité — y compris ceux en situation de handicap, les jeunes LGBTIQ+, les enfants autochtones, issus de minorités ethniques, celles vivant dans des contextes de conflit ou de crise, ou encore dans des régions pauvres et isolées — sont les plus susceptibles de se voir refuser ce droit fondamental.

Les filles restent les premières victimes des inégalités :

Pourquoi les filles ne vont-elles pas à l’école ?

Les filles dans le monde continuent de subir des discriminations simplement parce qu’elles sont des filles. Beaucoup sont encore privées d’éducation pour cette seule raison, malgré le caractère profondément injuste de ces inégalités fondées sur le genre. Les obstacles à l’accès à l’éducation sont multiples :

Dans certaines sociétés, les filles sont considérées comme un fardeau pour la famille. Leur éducation n’a donc aucune importance car leur destin est d’être mariées jeunes et de s’occuper des tâches ménagères et des enfants.



Les parents, n’étant parfois jamais allés à l’école eux-mêmes, ne remettent pas en question les discriminations liées aux traditions culturelles de ne pas scolariser les filles. Dans certains pays, les violations des droits des filles sont si répandues et normalisées que les sanctions sont rares.



Les familles en situation d’extrême pauvreté ne peuvent subvenir aux frais de scolarité de leurs enfants, et si elles le peuvent, elles font souvent le choix de scolariser leurs garçons plutôt que leurs filles.



Les filles, plus que les garçons, sont exposées à la maltraitance, aux violences physiques et morales et aux abus sexuels à l’école et sur le trajet de l’école, de la part du personnel éducatif ou des garçons, ce qui conduit de nombreux parents à retirer leurs filles de l’école.



1 fille sur 10 ne va pas à l’école quand elle a ses règles car de nombreux établissements scolaires ne proposent pas d’endroit où elles peuvent se changer, ou alors parce que les protections hygiéniques coûtent cher et qu’elles sont forcées de rester chez elles.



L’épuisement physique et moral dû au travail forcé, les douleurs récurrentes dues à l’esclavage domestique, les grossesses précoces et infections sexuellement transmissibles suite aux violences sexuelles, et les mutilations génitales féminines les empêchent d’avoir une scolarité normale.



Chaque année dans le monde, 12 millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Ces filles sont généralement déscolarisées pour subvenir aux besoins de leur mari, s’occuper des tâches ménagères et des enfants. Les mariages forcés maintiennent les filles dans un statut inférieur à l’homme.



Une grossesse précoce oblige très souvent une adolescente à abandonner l’école. Ces grossesses ne sont pas un « choix » : elles résultent le plus souvent de mariages précoces ou forcés, de violences sexuelles, ou encore d’un manque d’accès à l’information, à la contraception et à l’avortement sécurisé.

Quand une fille tombe enceinte trop tôt, elle se retrouve brusquement confrontée à des responsabilités d’adulte, sans soutien ni ressources. Elle doit interrompre sa scolarité pour s’occuper du nourrisson. Les grossesses précoces compromettent donc son éducation, son avenir professionnel et sa capacité à sortir de la pauvreté.

 

 



Les filles dépourvues d’identité juridique ou de certificat de naissance ne peuvent ni s’inscrire à l’école, ni passer les examens officiels, ni obtenir de diplômes. Sans ces documents, elles sont empêchées de poursuivre leur scolarité jusqu’au bout, ce qui limite fortement leurs chances d’accéder à un métier et de sortir durablement de la pauvreté.



L’extrême pauvreté pousse souvent les parents à faire travailler leurs filles ou à les vendre. Considérées comme une « charge », ce sont les premières à être exploitées.



exacerbent la vulnérabilité des filles et renforcent les discriminations fondées sur le genre. Dans toute leur diversité — y compris les filles en situation de handicap, les jeunes LGBTIQ+, les enfants autochtones ou issus de minorités ethniques, celles vivant dans des zones de conflit, de crise ou dans des régions pauvres et isolées — elles comptent parmi les premières à être privées d’éducation.

Les écoles détruites par la guerre, les conflits ou les catastrophes climatiques deviennent impraticables ou trop dangereuses pour accueillir des élèves. L’isolement en cas d’épidémie et la précarité des camps de réfugiés aggravent encore les obstacles. À cela s’ajoute la pression économique accrue qui pèse sur les familles en situation de crise : face à la perte de revenus ou à l’insécurité, certaines sont contraintes de marier leurs filles ou de les envoyer travailler, compromettant définitivement leur accès à l’école.

 

Les conséquences de la non scolarisation des filles

Le manque d’accès à l’école des filles peut entraîner de lourdes conséquences, tant sur la vie de chacune d’entre elles que sur le développement d’une communauté et d’un pays : 

Les actions de Plan International pour l’éducation des filles

« Il n’existe aucun instrument de développement plus efficace que l’éducation des filles. »

Kofi Annan, ex-Secrétaire des Nations unies

En 2024, les actions de Plan International ont permis d’améliorer concrètement l’accès à l’éducation pour des millions d’enfants. Au total, 17,8 millions d’enfants et d’adultes ont bénéficié de programmes d’éducation inclusive et de qualité. Parmi eux, 5,3 millions de filles ont désormais un meilleur accès à l’école, grâce à des initiatives visant à lever les obstacles qui pèsent spécifiquement sur leur scolarisation. Sur le plan institutionnel, 28 avancées ont été obtenues en matière de lois, de politiques et de directives améliorant la protection et les droits des filles. En parallèle, 35 programmes d’éducation en situation d’urgence ont été déployés dans 28 pays afin de garantir la continuité de l’apprentissage en contexte de crise.

Pour cela, Plan international :



et les équipe avec du matériel scolaire, aussi dans les zones reculées, pour rendre l’éducation accessible à toutes les filles.



aux filles et aide les parents à payer leurs frais de scolarité, car la pauvreté des familles est le premier frein à leur éducation.



grâce aux équipes locales qui font du porte-à-porte et rencontrent les villageois·e·s.



pour qu’ils prennent conscience que les filles ont les mêmes droits que les garçons.



à une éducation de qualité et à l’égalité filles-garçons à l’école.



de leurs filles pour les inscrire à l’école et leur permettre de passer des diplômes.



et d’activités génératrices de revenus pour aider les familles à augmenter leurs revenus et pouvoir ainsi payer les frais de scolarité de leurs enfants et en particulier des filles.

 



grâce à des toilettes accessibles, propres et séparés pour les filles et des codes de conduite non-violente pour le personnel éducatif en les formant à l’égalité entre les filles et les garçons, et en renforçant la sécurité des filles sur le trajet de l’école.



en créant des clubs pour leur permettre de se regrouper, d’échanger, d’apprendre et d’être informées sur leurs droits.



pour éviter les grossesses précoces et les maladies sexuellement transmissibles qui peuvent favoriser la déscolarisation des adolescentes.



pour que ce sujet ne soit plus tabou et distribue des protections menstruelles pour permettre aux filles d’aller à l’école pendant leurs règles.



dans les zones touchées par une catastrophe climatique, un conflit ou une épidémie, notamment dans les camps de réfugié·e·s, pour que les filles soient en sécurité et continuent à étudier.



locaux, gouvernementaux et internationaux en faveur de l’éducation des filles et de sa gratuité.

« Les sensibilisations pour l’éducation des filles ont permis de ramener à l’école des filles en décrochage scolaire. »

Grégoire Ali-Djoto, responsable de l’enseignement du programme de Plan International pour la réforme des collèges au Togo

Notre ambition est de garantir à des millions de filles dans le monde une éducation sûre et de qualité. Nous voulons qu’elles puissent apprendre, s’exprimer librement et devenir des leaders dans leurs communautés. Nous veillons aussi à ce que chaque fille prenne pleinement conscience qu’elle a les mêmes droits que les autres : celui d’apprendre, de développer ses compétences et de construire son avenir.

Les filles peuvent être une force puissante de transformation au sein de leurs familles, de leurs communautés et de la société. Il est donc essentiel de combattre les inégalités et les discriminations de genre qui freinent leur accès à une éducation de qualité et les empêchent de poursuivre leur scolarité jusqu’au bout. Aucune norme ou pratique discriminatoire ne peut être justifiée par la tradition, la culture ou la religion.

 « J’ai appris l’importance de mes droits en tant que fille, je sais que mon éducation est très importante. »

Amintou, 8 ans, participante au programme d’éducation des enfants au Cameroun

En parrainant une fille ou un garçon avec Plan International France, vous pouvez contribuer à un projet visant à sensibiliser une communauté aux enjeux d’égalité filles-garçons. Chaque programme de parrainage a pour but de renforcer l’autonomie des filles et des adolescentes, d’abord à l’école puis dans la vie sociale et professionnelle.

Apprentissage des droits et de l’égalité filles-garçons, lutte contre le mariage d’enfants, éducation à la santé sexuelle et reproductive, formation professionnelle ou encore soutien psychologique sont autant d’actions menées par les équipes de Plan International, avec un objectif : permettre aux filles d’aujourd’hui de devenir les femmes libres demain.

Grâce à vous, plus de 1,3 millions d’enfants (dont plus de 830 000 filles) sont parrainé·e·s au sein du réseau Plan International. Merci de faire partie du Plan !

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