Causes et conséquences du mariage forcé

Au niveau mondial, le mariage d’enfants recule progressivement. Aujourd’hui, une femme sur cinq âgée de 20 à 24 ans a été mariée durant son enfance, contre une sur quatre il y a une dizaine d’années. Cette avancée montre que le changement est possible. Mais le rythme actuel reste dramatiquement insuffisant : il faudrait encore trois siècles pour éradiquer cette pratique, alors que les Objectifs de développement durable (ODD) fixent son élimination d’ici 2030.

Pourtant, le mariage d’enfants prive les filles de leur enfance, interrompt leur scolarité et les expose à des grossesses précoces, qui constituent l’une des principales causes de mortalité chez les adolescentes. Il les enferme dans un cycle de pauvreté et de dépendance qui se transmet de génération en génération.

Le mariage précoce et forcé : qu’est-ce que c’est ?

La Déclaration universelle des droits de l’Homme définit le mariage forcé comme étant l’union de 2 personnes dont l’une n’a pas donné son libre et plein consentement au mariage. Les mariages d’enfants désigne tout mariage impliquant un enfant de moins de 18 ans. Le mariage précoce et forcé désigne donc l’ensemble des mariages d’enfants.

Le mariage forcé est une atteinte aux droits humains fondamentaux, notamment à la liberté et à l’intégrité physique. Le mariage d’enfants constitue une violation des droits humains et a des effets dévastateurs sur leur santé et leur émancipation économique. Cette pratique néfaste prive les filles de leur enfance et les expose aux violences, aux viols, aux maladies sexuellement transmissibles telles que le VIH, aux grossesses précoces non désirées et aux avortements à risque.

Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Soit 23 filles par minute. Près d’une fille toutes les 3 secondes.

Les causes du mariage forcé et précoce

640 millions de filles et de femmes aujourd’hui en vie ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Le mariage d’enfants est une réalité présente partout dans le monde. Il ne se limite pas à une région, un pays ou une culture : il résulte de mécanismes de discriminations sexistes et croisés, qui se renforcent mutuellement. Ces facteurs sont multiples et souvent interdépendants.

Ce phénomène s’explique par :

Dans de nombreuses communautés, on attend des filles qu’elles deviennent épouses et mères dès leur plus jeune âge. Ces attentes, ancrées dans des normes patriarcales, justifient le contrôle exercé sur leur sexualité et leur autonomie. Elles réduisent leur capacité à prendre des décisions libres sur leur propre vie, y compris quand et avec qui se marier.

C’est une stratégie de survie économique pour les familles aux revenus extrêmement modestes. Marier sa fille permet aux familles de réduire leurs charges ou de recevoir une dot.

À la puberté, beaucoup de filles sont considérées comme prêtes pour le mariage. Celui-ci est alors imposé pour contrôler leur sexualité et préserver « l’honneur » de la famille.

Les grossesses (et les rapports sexuels) hors mariage sont fortement stigmatisées, poussant certaines familles à marier les filles dès qu’elles tombent enceintes. L’objectif est d’éviter la honte ou l’exclusion sociale. Les filles et les adolescentes qui tombent enceintes peuvent être contraintes de quitter l’école.

230 millions d’enfants n’ont pas été enregistrés à la naissance dans le monde. Les filles ne possédant aucune identité juridique ne peuvent fournir de preuve de leur jeune âge, qui prouverait l’illégalité d’un mariage précoce. 

La faiblesse des cadres législatifs contribue à perpétuer la pratique des mariages d’enfants. Bien que de plus en plus de pays aient fixé l’âge minimum du mariage à 18 ans au cours des dernières années, ces avancées restent largement fragilisées par la multitude d’exceptions existantes.

Même quand le mariage précoce est interdit, beaucoup de familles l’ignorent et/ou enfreignent la loi. Dans certains pays, cette violation du cadre législatif est si répandue et acceptée que les sanctions sont rares.

Les catastrophes climatiques et les déplacements forcés réduisent les ressources familiales, poussant certaines familles à marier leurs filles. La pandémie de COVID-19 a aussi accru les mariages précoces à cause des fermetures d’écoles, de la perte de revenus et de la réduction des services de santé sexuelle et reproductive.

Les conséquences du mariage forcé et précoce

Le mariage précoce et forcé a des conséquences graves non seulement sur la vie d’une fille, mais aussi sur l’ensemble de sa communauté et de son pays.

Les mariages précoces maintiennent les femmes dans une situation de pauvreté et de dépendance économique.

Les actions de Plan International

Mariages forcés : donnons aux filles le pouvoir de choisir

Parce qu’en 2025, de nombreuses filles sont encore mariées de force à travers le monde, Plan International alerte sur cette pratique néfaste dans le cadre de la Journée internationale des droits des filles, célébrée chaque 11 octobre.

Plan International agit sur tous les fronts pour lutter contre le mariage d’enfants. Pour cela, Plan International :

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