Alors que l’aide humanitaire est bloquée depuis plus de deux mois, près de 500.000 personnes – soit un Gazaoui sur cinq – risquent de mourir de faim dans les prochains mois, y compris des dizaines de milliers d’enfants. 2,1 millions de personnes font déjà face à une insécurité alimentaire aiguë à cause du blocus imposé par la puissance occupante. Face à cette crise humanitaire, Plan International France demande le rétablissement immédiat et sans entrave de l’aide humanitaire dans l’enclave.

À Gaza, la famine progresse. Après dix-neuf mois de conflit et plus de deux mois de blocage total de l’aide humanitaire, c’est l’ensemble de la population gazaouie, soit environ 2,1 millions de personnes, qui font face à un risque critique de famine, d’après la dernière évaluation du risque de famine à Gaza, publiée lundi 12 mai, par des agences des Nations unies, des ONG et des associations.

Les derniers indicateurs du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui portent sur la période du 1er avril au 10 mai, sont très inquiétants : 93 % de la population gazaouie, soit 1,95 million d’individus, sont confrontés au stade 3 dit « de crise alimentaire », ou au-delà. Parmi elle, 1 million de personnes sont en situation d’urgence (stade 4) et un demi-million, soit 22 %, sont en situation de catastrophe (stade 5, où la faim et la malnutrition entraînent un risque mortel). Au total, une personne sur cinq risque de mourir de faim.

Le tout, dans un contexte très éprouvant, puisque les Palestiniens de Gaza n’ont quasiment plus accès aux soins, aux vaccins, à de l’eau potable et à des services d’assainissement. Dans ces conditions extrêmes, le risque de maladie grave et de décès augmente, notamment chez les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère, lesquels doivent être rapidement traités pour avoir une chance de survivre.

La situation humanitaire pourrait encore se détériorer

Si rien n’est fait en urgence pour rétablir l’aide, le blocus imposé aux Gazaouis renforcera l’insécurité alimentaire, la malnutrition aiguë et la mortalité au-delà des seuils de famine d’ici 5 mois. Environ 470 000 Gazaouis vont basculer dans une situation de « catastrophe alimentaire » (phase 5). Plus de 70 000 enfants de moins de cinq ans et environ 17 000 mères auront besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë d’ici les prochains mois.

Les enfants gazaouis sont déjà les premières victimes de cette crise : la grande majorité des enfants sont confrontés à une privation alimentaire extrême, d’après le document IPC. Selon un autre rapport diffusé le 13 mai par Médecins du monde, portant sur ses six centres de santé à Gaza, une femme enceinte ou allaitante sur cinq et près d’un enfant sur quatre souffraient en avril 2025 de malnutrition aiguë. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s’appuie sur des données du ministère palestinien de la santé, indique qu’au moins 57 enfants seraient déjà morts, depuis le 2 mars dernier, des conséquences de la malnutrition.

Pourtant, l’aide est là — stockée, prête à être distribuée à la population. Mais pas un camion humanitaire ou commercial n’a pu franchir les points de passage, tous contrôlés par la puissance occupante, qui bloque depuis le 2 mars l’entrée de toute aide humanitaire dans l’enclave assiégée. Le Programme d’aide alimentaire mondial des Nations unies a pourtant annoncé, le 25 avril, qu’il avait « épuisé tous ses stocks ». Les cuisines communautaires, qui recevaient les produits via l’agence onusienne et fournissaient des repas chauds, ferment ainsi les unes après les autres.

Plan International demande la levée immédiate du blocus

Pendant ce temps, les bombardements pleuvent toujours sur Gaza, causant de nombreux morts et blessé·es. Depuis le 7 octobre 2023, 15 613 enfants ont été tué·es et 34 173 blessé·es, selon un bilan arrêté le 5 mai 2025 par l’Unicef. Nombre d’entre elleux ont été amputé·es à vif, handicapé·es à jamais, privé·es de soins, d’école et de toute perspective. Les survivant·es sont aujourd’hui en train de mourir de faim, lentement.

Face à cette catastrophe, Plan International réitère ses appels en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, l’acheminement total et sans entrave de l’aide humanitaire, la protection des enfants et la libération de tous les otages. L’urgence est de permettre des distributions alimentaires, d’eau et de médicaments, en priorité aux plus vulnérables. Il faut agir, vite.

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