Publié le 3 juin 2021

En Tanzanie, 80 % de la population vit avec moins de 2 $ par jour. La pauvreté pousse de nombreuses familles à laisser leurs enfants travailler dès leur plus jeune âge, notamment dans les mines, premières sources de revenus. Depuis 7 ans, Plan International France en étroite collaboration avec les acteurs et actrices communautaires et l’Agence Française pour le Développement, œuvre à l’éradication du travail forcé. Une nouvelle phase de son programme d’accompagnement éducatif et social, baptisé « Child Labor », vient d’entrer en action : décryptage.

20 % des jeunes Tanzanien·es sont considéré·es comme « enfants travailleurs ». Principalement employé·es dans les mines, le secteur de la pêche ou pire encore celui de la prostitution, elles et ils sont souvent exposé·es à des violences psychologiques, physiques et sexuelles. 1 fille sur 3 et 1 garçon sur 7 ont subi au moins une agression sexuelle avant l’âge de 18 ans, mais seules 22 % des filles et 11 % des garçons portent plainte : très peu reçoivent une aide.

Un drame humain auquel Plan International France a souhaité apporter une réponse adaptée en lançant en 2013 le programme « Child Labor » au sein des territoires les plus exposés du nord de la Tanzanie, dans les districts miniers de Geita, Nyangwale et Chato.

Lutter contre les causes et conséquences de cette situation

Pour mettre fin à cette exploitation des enfants, il est nécessaire de changer les conditions sociales et économiques des ménages et de favoriser l’accès par tous les moyens à l’éducation. C’est tout le sens de ce programme, mené en étroite collaboration avec les équipes locales de protection de l’enfance, les organismes gouvernementaux et la société civile, qui a déjà permis de réelles avancées.

Étendre le dispositif pour être plus efficace

La complémentarité des intervenant·es fait toute la force du programme « Child Labor ». Mais beaucoup reste à faire pour avoir une  influence durable sur le terrain.

Une 3ème phase vient ainsi d’être lancée pour étendre le dispositif à de nouveaux villages et l’ouvrir au secteur de la pêche autour du lac Victoria. D’ici 2023, plus de 2 millions d’euros seront investis pour : 

Aujourd’hui, déjà plus de  20 000 enfants de 5 à 18 ans ont été rescolarisé·es et plus de  5 000 familles ont vu leur situation économique s’améliorer. 

Au total, ce seront 1 625 jeunes âgé·es de 4 à 17 ans et leurs parents, 30 prestataires de  santé, 270 leaders communautaires, qui seront accompagné·es. Le moyen d’établir un écosystème vertueux au travers d’un dialogue permanent pour créer les conditions d’une  éradication pérenne du travail des enfants et établir de nouveaux rapports favorables à l’égalité de genre. Une action complétée par un volet environnemental pour réduire l’impact des activités humaines dans une région fragilisée par l’exploitation minière et la raréfaction de certaines espèces dans les zones de pêche.

Franklin Sylvester, en charge du projet « Child Labor » chez Plan International France 

« Cette nouvelle phase fait partie d’un cycle qui a commencé  il y a 9 ans , au cours duquel  Plan International France  a étroitement collaboré avec des associations locales. Le projet s’appuie notamment sur l’expertise des associations locales KIVULINI et SEDIT. L’enjeu a été de les préparer et de soutenir leur développement, afin qu’elles puissent pérenniser le modèle qui a émergé de ce projet, notamment le dialogue construit localement, pour continuer à défendre le droit des enfants et ainsi les protéger durablement. »

 

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