Le monde est en proie à la crise alimentaire la plus dévastatrice depuis des décennies. Elle s’aggrave de jour en jour et ce sont les enfants, en particulier les filles, qui en souffrent le plus.

Selon le Programme alimentaire mondial, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire au Burkina Faso pourrait atteindre près de 2,9 millions d’ici juillet. Les personnes déplacées à l’intérieur du pays sont particulièrement touchées en raison de la perte de leurs récoltes et de leurs sources de revenus.

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Au Burkina Faso, 3,5 millions de personnes ont actuellement besoin d’aide humanitaire, sur une population estimée à environ 21 millions d’habitants.

En temps de crise, les filles sont les plus durement touchées : elles mangent souvent moins et en dernier. Les filles risquent davantage que les garçons d’être exposées aux mariages forcés, à l’exploitation sexuelle, aux grossesses précoces et aux violences sexistes et sexuelles. De nombreuses familles en situation de pauvreté décident également de retirer leurs filles de l’école pour qu’elles travaillent ou aillent chercher de l’eau.

La déscolarisation : une des conséquences de l’insécurité alimentaire

Rihanata, 19 ans, a dû fuir son village du Centre-Nord du Burkina Faso après qu’elle ait été attaquée par des groupes armés. « Quand nous sommes arrivés ici à Kaya, mon père n’a pu inscrire que cinq personnes pour recevoir l’assistance alimentaire alors que nous sommes dix. Chaque jour, nous ne mangeons que du tô (une pâte faite de farine de céréales et d’eau). On cuisine le soir et on mange les restes le matin quand il y en a. », explique-t-elle.

« Dans notre village, on ne payait rien. Nous cultivions nos propres céréales, nous ramassions du bois et des feuilles pour cuisiner. Ici, nous souffrons de la faim », dit Rihanata qui nous confie qu’elle aimerait retourner à l’école et aussi développer une activité qui lui permettrait d’avoir un revenu pour aider à soutenir sa famille.

La situation est similaire pour Aibata, 17 ans, et sa famille qui est également déplacé à Kaya. « Nous avons perdu tout ce que nous avions : notre bétail, notre maison, c’est-à-dire toute notre vie. C’est un vrai combat pour subvenir aux besoins de mes enfants car je suis veuve et je n’ai pas de travail », explique la mère d’Aibata.

Aibata fréquente un espace mis en place par Plan International où elle rencontre d’autres jeunes mais à cause de la faim, elle n’a pas l’occasion d’en profiter beaucoup. « Nous avons toujours faim car notre principal repas est le tô. C’est difficile pour moi de suivre les jeux et les autres activités quand j’ai faim. Quand je n’ai pas assez à manger, je me sens triste et mon esprit est ailleurs. Je mange les biscuits qu’on nous donne là-bas mais ça ne me satisfait pas », explique l’adolescente.

Plus d’ 1 million d’enfants ont quitté leur foyer pour chercher sécurité et soutien ailleurs dans le pays !

Découvrez l’histoire de Fatima, 17 ans.

Des familles contraintes de se sacrifier pour leurs enfants

Bouama et Françoise sont deux réfugiées qui vivent à Fada N’Gourma, dans la région de l’Est. Bouama est âgée de 24 ans. Elle a dû fuir son village avec son mari et ses deux enfants. « Quand nous étions dans notre village, nous ne savions même pas que certaines choses devaient être payées. Ici, il faut acheter même l’eau. Je ne peux plus dormir, chaque nuit je pense à comment faire manger les enfants. Ce que nous voulons, c’est qu’on nous donne à manger. Je ne suis pas difficile, tout ce qu’on me donne, si c’est de la nourriture, je le prends », raconte Bouama.

« Nous luttons pour avoir assez à manger. Si nous avons deux repas par jour, c’est bien. Tant que les enfants mangent pour aller à l’école, c’est bon. Mes enfants sont la priorité. »

Bouama, 24 ans

Françoise, 26 ans, est celle qui s’inquiète le plus. « Nous n’avons jamais imaginé qu’un jour nous devrions mesurer les céréales ou la farine avant de cuisiner. Depuis que nous sommes à Fada, nous pensons toujours à la manière de nous procurer de la nourriture. Tout ce que je veux c’est qu’on nous aide d’abord à nous nourrir, ensuite nous aider à trouver du travail pour que nous n’ayons pas à attendre tout le temps l’aide des autres. ».

Les actions de Plan International pour lutter contre la crise alimentaire

Les besoins pour les enfants et les filles en particulier au Burkina Faso sont immenses. C’est pourquoi il s’agit d’un des pays d’intervention prioritaire de l’ONG Plan International France depuis des années notamment à travers le programme BASE : un projet d’éducation en situation d’urgence qui permet une offre éducative accélérée aux filles et garçons de populations déplacées internes.

En travaillant avec des partenaires locaux, Plan International peut atteindre les enfants, en particulier les filles, dans les régions éloignées et touchées par les conflits. Les équipes sur place prévoient d’étendre le programme d’alimentation scolaire à davantage d’écoles afin de garantir la scolarisation des filles.

Un autre projet de distribution de nourriture et d’argent en liquide est en cours d’extension pour atteindre davantage de familles dans le besoin et une formation destinée aux femmes sur la culture maraîchère et les activités génératrices de revenus est en train d’être mise en place afin de renforcer leur résilience face au changement climatique.

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