Nous aidons les petits réfugiés à redevenir des enfants

La crise humanitaire du nord-est du Nigeria reste sévère en raison du conflit en cours, des violences contre les civils, ainsi que de la situation épouvantable des innombrables réfugiés. Dans certaines régions très isolées, les enfants et leurs familles reçoivent un soutien à travers les espaces adaptés aux enfants, mis en place par Plan International. Témoignage de Fabian Boeckler, Coordinateur Régional des Programmes Lac Tchad.

’ai vu de nombreux espaces pour les enfants dans le cadre de nos programmes d’urgence. Cependant, j’ai découvert récemment l’approche utilisée par Plan International Nigeria avec son unité mobile pour les enfants dans le nord-est du Nigeria.

Cette approche tend à pallier les énormes difficultés d’accès aux zones les plus touchées du nord-est du Nigéria et, ainsi, à atteindre des communautés isolées pour leur fournir des services indispensables.

L’équipe de l’unité mobile comprend 5 membres : un nutritionniste, une infirmière, une assistante sociale, une travailleuse communautaire et un chauffeur. L’élément central est un espace mobile pour les enfants.

Cette approche est actuellement utilisée au Nigéria, et c’est aussi une composante clé de notre réponse au Lac Tchad, et au-delà.

DES ACTIVITÉS TRÈS VARIÉES POUR REPRENDRE GOÛT À LA VIE

Quand nous sommes arrivés à Watu, sur une place entourée de bâtiments scolaires, on pouvait encore y voir des traces du conflit. Un des bâtiments de l’école avait été détruit. Pourtant, ce lieu respirait la joie.

J’ai eu besoin de temps pour comprendre ce qui se passait autour de moi, ce n’était pas exactement ce à quoi je m’attendais. J’ai vu beaucoup de nos espaces pour les enfants, je pensais trouver une de nos grandes tentes blanches avec des enfants jouant dehors ou dedans.

« Pourtant, ce lieu respirait la joie. » 

Ce qui m’a d’abord frappé, c’est le grand nombre d’enfants et de jeunes filles – plus de 400 qui participaient aux activités. Des filles jouaient au football ; une équipe de garçons étaient en train de perdre au jeu de la corde contre un groupe d’adolescentes ; des enfants participaient à une course en sac. D’autres enfants jouaient avec des briques de construction, de la pâte à modeler, faisaient du crochet, du dessin ou leurs devoirs – soutenus par l’un de nos 13 bénévoles communautaires.

J’ai demandé à l’une des adolescentes à qui elle allait donner ce qu’elle fabriquait, elle a répondu : « Il y a des enfants dont les parents n’ont pas assez d’argent pour acheter des vêtements. Ces vêtements que nous crochetons sont pour eux. »

REPÉRER LES ENFANTS PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES

Lors de ma visite, j’ai rencontré Elizabeth, assistante sociale et membre de l’unité mobile. Elle portait un enfant endormi dans ses bras : « Il a attiré mon attention car il ne voulait pas participer aux activités. Je vais demander aux volontaires de la communauté d’identifier ses parents pour essayer de les impliquer et de les aider ».

C’est ainsi que des potentiels enfants à risque sont identifiés… Elizabeth met l’accent sur le soutien psychosocial et les conseils, mais d’autres services sont intégrés à l’approche des unités mobiles. Ainsi, le nutritionniste organise régulièrement des dépistages MUAC, une mesure de la circonférence du bras de l’enfant ; pour déterminer l’état nutritionnel de l’enfant, puis décider si un traitement est nécessaire.

NOUS LEUR RENDONS LEUR ENFANCE

L’épine dorsale de notre approche d’unité mobile est constituée de bénévoles communautaires comme Idris : « Avant de commencer à suivre les activités, les enfants étaient très angoissés à cause de ce qu’ils avaient vécu. Ils restaient à la maison et n’avaient aucun endroit où aller. Maintenant, regarde-les ! Nous leur rendons leur enfance.

« Nous voulons voir grandir nos enfants. » 

Nous faisons du bénévolat parce que cela aide nos enfants. Nous voulons les voir grandir afin qu’ils puissent devenir quelqu’un. Si personne ne se soucie des enfants, cela prépare le terrain pour une autre insurrection. »

Suivez-nous

Sur Instagram