Pour lutter contre le décrochage scolaire des filles dans le secondaire et garantir aux femmes un revenu supplémentaire à leurs ressources, Plan International a lancé un projet d’hygiène menstruelle dans la région de Tororo dans l’Est Ouganda et permet de limiter l’absentéisme qui fragilise la scolarisation des filles.
L'hygiène, un obstacle majeur à l'éducation des filles
Aujourd’hui, sur le continent africain, une fille sur 10 ne va pas à l’école quand elle a ses règles. On trouve deux raisons majeures à cet absentéisme:
- Les sanitaires des établissements scolaires manquent d’hygiène, sont souvent mixtes, voire n’existent pas. Les filles n’ont pas d’endroit où se changer dans le respect de leur intimité.
- Les produits d’hygiène menstruelle(tampons, serviettes hygiéniques) ne sont pas accessibles au collège et au lycée, et coûtent très chers. A cause du prix notamment, les filles en sont réduites à utiliser des feuilles de banane ou des haillons de vêtements.
Ces divers obstacles entraînent nombre d’entre elles à ne pas aller en cours, à un moment crucial où le risque décrochage des filles dans le secondaire est très élevé.
L'intervention de Plan International en Ouganda pour concerver la scolarisation des filles
Fort de ce constat alarmant, Plan International a mis en place un nouveau programme sur l’hygiène menstruelle dans la région Tororo, dans l’Est Ouganda. Ce projet doit aider près de 100 000 jeunes filles et femmes sur deux volets.
1. Aider les filles à rester à l’école
Plan International travaille à sensibiliser les filles, les enseignants, et plus largement, les communautés, sur l’hygiène menstruelle. Il s’agit de briser un tabou sur « l’impureté » des filles durant cette période, et également aborder les sujets de la puberté et de la santé reproductive et sexuelle.
Plan International a donc lancé un partenariat avec une société canadienne, AfriPads (ndlr : en anglais, « pad » signifie « protection » au sens hygiénique du terme). En 2009, elle a créé des serviettes hygiéniques réutilisables et lavables, à la fois très appropriées pour les filles niveau prix, et respectueuses de l’environnement.
2. Aider les femmes à développer leurs ressources
Les AVEC, Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit,sont des groupes qui peuvent réunir jusqu’à 30 personnes – principalement des femmes – formées par Plan International à monter une affaire, à épargner et à tenir des comptes comme dans une banque.
Plan International a souhaité impliquer ces groupes de femmes dans son programme d’hygiène. Ces dernières ont ainsi appris à fabriquer et à vendre elles-mêmes les produits AfriPads, leur permettant de générer un revenu supplémentaire à apporter à leur famille.
LA RÉUSSITE DU GROUPE TAMAMADONGO
Dans un village ougandais, une AVEC appelée « Tamamadongo » (littéralement « développer l’alphabétisation ») a été mise en place avec de belles réussites. Les femmes du groupe, âgées entre 25 et 76 ans,ont toutes tiré profit du programme d’hygiène de Plan International.
« Avec l’argent que j’ai gagné, j’ai construit ma maison », raconte Christine. « C’est la plus grande maison du village, elle est en brique et a un toit en tôles, au lieu d’être petite, de boue et de paille. »Une autre femme, Florence, explique : « Je suis mère célibataire, et avec l’argent en plus, je suis capable de m’occuper de ma maison comme un homme ».
En effet, les femmes célibataires sont souvent très vulnérables dans une communauté où elles n’ont aucune reconnaissance sociale, ni les droits ou les revenus d’un homme. Ce programme leur a donc permis de se construire des vies meilleures pour elles et leurs communautés.