« J’avais 14 ans lorsque j’ai eu mes premières règles. Je revenais du marché et je ne savais pas ce que c’était. J’ai appelé mes amies pour qu’elles m’expliquent ce qu’il se passait », se souvient Mary, 18 ans.

Les règles, un obstacle majeur à l’éducation des filles

La gestion de l’hygiène menstruelle est un véritable problème pour les filles et les femmes en Zambie. Pour certaines, l’arrivée des règles est souvent synonyme de peur et d’anxiété en raison d’un manque de connaissances sur les menstruations et d’une méconnaissance des changements qui s’opèrent dans leur corps.

Les étudiantes issues de communautés marginalisées sont les plus confrontées à la précarité menstruelle. En effet, de nombreuses écoles ne disposent pas d’installations sanitaires adéquates, de fournitures ou encore de connaissances nécessaires pour accompagner les filles correctement pendant leurs menstruations.

« Je reste à la maison environ trois jours par mois pendant mes règles. J’essaie d’utiliser les cahiers de mes amies pour rattraper mon retard afin de ne pas manquer trop d’heures de cours »

explique Mary, qui vit avec sa sœur à Lusaka.

De plus, le manque d’accès à l’eau rend l’hygiène menstruelle presque impossible à maintenir et oblige les filles à rester chez elle et rater l’école.

« L’eau est un problème. Nous n’avons pas accès à l’eau chez nous. Parfois, je peux utiliser le robinet de nos voisins. Sinon, trois ou quatre jours par semaine, je dois marcher 15 minutes jusqu’au puits le plus proche. Il est très difficile de maintenir une bonne hygiène. »

briser les tabous et les barrières en matière de santé menstruelle

Le programme « Generation Change ! » de Plan International travaille en Zambie pour parvenir à une plus grande égalité de genre et permettre aux jeunes, en particulier aux filles, d’accéder aux services de santé sexuelle.

Des clubs pour les jeunes ont été mis en place dans un certain nombre d’établissements de santé à travers le pays. Le personnel, composé de jeunes et de professionnel∙les de la santé, répondent aux besoins et aux interrogations concernant l’hygiène menstruelle, la santé sexuelle et reproductive, les violences sexistes et sexuelles ou encore les infections sexuellement transmissibles tel que le VIH.

« Une amie m’a fait découvrir le club des jeunes et j’ai pu apprendre beaucoup de choses sur l’hygiène et la santé menstruelles, ainsi que sur les grossesses chez les adolescentes. J’ai directement parlé du club à deux autres amies pour qu’elles puissent elles aussi en profiter. »

explique Mary.

Des clubs de jeunes ont également été mis en place dans les écoles, où les filles peuvent discuter de leurs problèmes, de leurs préoccupations et partager leurs expériences dans un environnement sûr et accueillant. Ces clubs sont animés par des enseignant∙es qui ont reçu une formation leur permettant de mieux comprendre les problèmes auxquels leurs élèves sont confronté∙es.

Les filles apprennent également à revendiquer leurs droits, notamment le droit de disposer de leur propre corps et le droit à l’éducation. Mais surtout, elles apprennent qu’elles peuvent se créer un avenir meilleur.

« Avant de rejoindre le club, je ne savais pas que les filles avaient le droit de jouer. Je ne savais pas non plus que j’avais le droit de disposer de mon corps »

explique Sarah.

« Le club nous apprend à prendre des décisions et à prendre soin de notre corps pendant la puberté. Maintenant, je partage ce savoir et toutes les connaissances acquises avec mes amies pour qu’elles connaissent elles aussi leurs droits. C’est tellement important ! »

À PROPOS DU PROJET

Le programme « Generation Change ! », qui a été lancé en 2019 en Zambie, vise à contribuer à une société civile égalitaire, dynamique et inclusive, ainsi qu’au respect des droits des jeunes et en particulier ceux des filles. Le programme se concentre sur trois domaines : la santé et les droits sexuels et reproductifs, la protection des enfants et la participation et la gouvernance.

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