Deux fois enceinte à 16 ans, Pauline a pu retourner à l’école

Pauline qui vit dans un village reculé du Kenya a été déscolarisée à 13 ans car ses parents ne pouvaient plus payer. À 16 ans, elle est tombée 2 fois enceinte d’un homme qui l’abusait. Sans moyen de subvenir à ses besoins et à ceux de ses deux enfants, elle n’aurait pas pu retourner à l’école sans le soutien de l’ONG Plan International. Aujourd’hui, elle est déterminée à poursuivre ses études, avec notre aide car, comme Pauline, des milliers de filles sont victimes de grossesses précoces qui les éloignent de l’école.

LA PAUVRETÉ, PRINCIPAL FREIN À L’ÉDUCATION DES FILLES AU KENYA

« Il n’y a rien qui puisse m’arrêter ! Je veux continuer d’aller à l’école le plus longtemps possible. Je voudrais pouvoir offrir à mes enfants une vie meilleure que la mienne. » 

Pauline a grandi dans la petite hutte de sa famille, dans le district très isolé de Bondo, à l’ouest du Kenya. Chez elle, il y avait rarement plus d’un repas par jour. Ainée d’une famille de 6 enfants, elle a été la première de sa famille à apprendre à lire. Ni sa mère, ni son père n’ont été à l’école plus de 2 ans mais Pauline en espérait davantage.

Dès son premier jour d’école, Pauline s’est montrée très enthousiaste et déterminée à apprendre, mais à 13 ans, alors qu’elle était au collège, ses parents n’ont plus été en mesure de payer pour ses études et elle a été forcée de quitter l’école.

Même si l’école élémentaire est gratuite au Kenya, les coûts de l’achat des livres et des uniformes et les frais imposés lors des examens restent trop élevés pour les familles les plus modestes. Beaucoup d’enfants doivent travailler pour soutenir leur famille, souvent nombreuse. L’éducation reste pour eux un luxe inaccessible.

VICTIME DE CHANTAGE, PAULINE A SUBI UNE GROSSESSE PRÉCOCE

Quand un ancien camarade de classe plus âgé lui a proposé de l’argent pour payer ses études, Pauline, désespérée de pouvoir retourner à l’école, a tout de suite accepté. Mais l’homme l’a rapidement forcé à coucher avec lui en échange de cet argent.

À cause des tabous autour de la sexualité et de l’absence de cours d’éducation sexuelle, les jeunes filles manquent de connaissances sur le consentement et leur droit à dire « non », sur la contraception et sur les risques liés à la sexualité. Pauline n’a pas su se défendre et aux premiers signes de grossesses, elle n’a pas compris ce qui lui arrivait.

« Je voulais juste rester une enfant et continuer à aller à l’école. » 

9 mois plus tard naissait sa première fille, Marie.

« J’ai aimé ma fille dès que je l’ai eue dans mes bras mais j’étais si malheureuse quand je suis devenue maman. Je voulais juste rester une enfant et continuer à aller à l’école. », explique Pauline, les larmes aux yeux.

Sa famille, incapable de la soutenir financièrement, Pauline est restée à la merci du père de son enfant. L’homme la forçait à coucher avec lui en échange de l’argent dont elle avait besoin pour vivre. Jusqu’à ce qu’elle tombe enceinte une seconde fois, un an après. À 16 ans, cette deuxième grossesse éloignait encore plus Pauline de l’école. 

RESCOLARISER LES FILLES POUR LEUR PERMETTRE DE S’ÉMANCIPER 

Alors que sa situation empirait, le soutien de son entourage et l’action de Plan International, ont permis de changer les choses. Sa professeure, déçue et inquiète de perdre une de ses meilleures élèves, a contacté le bureau local de Plan International à Bondo. Un membre de notre équipe locale a alors pu aller rendre visite à Pauline. Un mois après, grâce à notre soutien, la jeune fille retournait à l’école.

Nous avons pu ramener Pauline sur le chemin de l’école, en lui fournissant ses fournitures et son uniforme et en payant les frais de scolarité, dans le cadre de notre programme pour la scolarisation des filles. En lui rendant régulièrement visite, notre équipe s’assure qu’elle et ses enfants vont bien et lui apporte le soutien dont elle a besoin.

Aujourd’hui, les deux enfants vivent avec leur grand-mère. Pauline les voit le week-end. Dans la semaine, elle va en cours et travaille le soir comme aide-ménagère pour une riche famille de son village. Elle utilise l’argent pour aider ses enfants.

« Mes enfants me manquent et je leur manque aussi mais je sais que c’est la bonne décision et je suis si contente de pouvoir retourner à l’école. Maintenant je veux juste m’occuper de moi et de ma famille. J’espère pouvoir devenir infirmière, pouvoir faire vivre mes enfants et les rendre fiers de moi quand ils grandiront. »

Comme Pauline, des milliers de filles sont victimes de grossesses précoces qui les éloignent de l’école et de leur famille. Sur le terrain, Plan International vient en aide à ces filles privées d’école, en les sensibilisant aux risques de grossesses et en les aidant à financer leur éducation.

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