L’ONG Plan International dénonce la menace qui pèse sur des milliers de filles au Kenya, où le nombre de grossesses précoces non désirées a considérablement augmenté depuis le début du confinement imposé pour lutter contre le Covid-19.
D’après les informations du gouvernement kenyan, près de 4 000 adolescentes se sont rendues dans des établissements de santé pour recevoir des services prénataux dans la seule région de Machakos, entre janvier et mai 2020. À l’échelle du pays, ce chiffre pourrait atteindre plusieurs milliers de jeunes filles.
Selon l’étude menée par Plan International l’année dernière dans 9 régions du Kenya, les grossesses précoces non désirées représentaient un problème majeur pour les jeunes filles.
L’étude montrait que :
– 98 % des filles enceintes n’allaient pas à l’école ;
– 59 % des grossesses parmi les filles de 15 à 19 ans n’étaient pas désirées ;
– 45 % des complications sévères suite à un avortement touchaient des filles adolescentes ;
– Les violences sexuelles affectent environ 1 fille sur 3 et 1 garçon sur 6, mais la majorité d’entre eux ne parlent pas de leur expérience et ne reçoivent aucun soutien.
– Plus de la moitié (54 %) des adolescentes sexuellement actives au Kenya ne souhaitent pas tomber enceinte mais n’ont pas accès à des moyens de contraception.
« Nous assistons aujourd’hui à une urgence sanitaire extrêmement sérieuse qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur l’avenir des jeunes filles. »
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les complications liées à la grossesse et l’accouchement causent déjà la mort de nombreuses filles de 15 à 19 ans. Les filles enceintes et les jeunes mères font face à des risques accrus en temps de crise, comme depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Kate Maina-Vorley, directrice pays de Plan International Kenya, déplore : « Il est alarmant que tant de filles soient tombées enceintes pendant le confinement. Leur vie entière risque d’être bouleversée. Nous sommes très préoccupés par leur bien-être et l’accès qu’elles doivent avoir aux services de santé et de soutien. »
Depuis que des mesures de précaution ont été mises en place par le gouvernement kenyan, telles que la fermeture des écoles et la limitation des déplacements, il est devenu très difficile pour les filles et les femmes d’accéder aux services et informations liés à leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. Cette situation s’inscrit dans un contexte où il était déjà difficile pour les jeunes de se confier aux services de santé, dans un pays où les attentes culturelles encouragent l’abstinence et transforment la santé sexuelle des jeunes en un véritable tabou.
Les chiffres des pandémies précédentes prouvent que les ressources généralement dédiées aux services de santé quotidiens sont réduites, ce qui diminue encore l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’aux services liés à la maternité et à la petite enfance.
« Notre recherche montre que la majorité des grossesses précoces n’est pas désirée. Avant la crise, les filles et jeunes femmes du Kenya faisaient déjà face à des défis considérables pour accéder à des informations et services de santé pourtant essentiels. Maintenant, avec la pandémie qui affecte les systèmes de santé même les plus performants, il y a un véritable risque que la santé et les droits sexuels et reproductifs soient relayés au second plan, ce qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les filles et les femmes. »
« Alors que le gouvernement continue de lutter contre la propagation de la pandémie, il est important de limiter les inégalités de genre engendrées par le Covid-19, en particulier dans le cas des adolescentes kenyanes. » explique Mme Maina-Vorley.
« Le nombre de violences basées sur le genre, de mariages précoces, de mutilations génitales féminines et de grossesses précoces augmente. Le gouvernement doit s’assurer que les limitations de mouvement ne limitent pas l’accès aux services et aux informations concernant la santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’aux services de soutien et de protection psychologiques. Le gouvernement et les partenaires de santé devraient offrir un programme d’éducation sexuelle en ligne afin de répondre aux besoins des différentes générations. Chaque fille et chaque femme doit avoir accès la santé, que ce soit à travers des services physiques ou à distance. »
Plan International appelle les gouvernements à privilégier la santé et les droits sexuels et reproductifs dans le cadre de leur réponse au Covid-19. Il faut à tout prix reconnaître la nature essentielle et vitale de ces services.
Plan International appelle aussi les gouvernements et le secteur privé à trouver de nouvelles façons d’apporter les informations et services en lien avec la santé sexuelle et reproductive, comme l’utilisation de réseaux sociaux, la télévision, la radio et l’enseignement à distance. Il est aussi du devoir des gouvernements de limiter l’impact des pénuries de moyens de contraception et des médicaments anti-VIH.
La réponse de Plan International au Covid-19 couvre plus de 50 pays et se concentre sur l’accompagnement des enfants, et plus particulièrement des filles, souvent les plus affectées par la crise.
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