Dulce nous raconte qu’elle, ses amies et sa famille ont cru pendant très longtemps aux mythes qui entourent les menstruations dans sa communauté. Par exemple, on lui a dit que, pendant ses règles, elle ne pouvait rien manger de congelé, ne pouvait pas faire d’exercice et ne pouvait pas se baigner. C’est pourquoi Plan International intervient pour dispenser des formations sur la santé menstruelle afin de garantir un meilleur accès à l’information concernant les règles, sans mythe ni stigmate.

Au Pérou, les mythes autour des règles impactent durement la vie des filles

Dans la région de Lima, au Pérou, beaucoup de filles comme Dulce sont très inquiètes quand elles ont leurs règles à cause de toutes les idées reçues autour des menstruations.

« J’avais peur de souffrir de crampes menstruelles douloureuses parce que je croyais à ces mythes. Mais lorsque j’ai découvert que tout était faux, j’ai été très choquée. Maintenant, je peux expliquer et aider ma mère et mes amies à connaître la vérité »

explique Dulce.

Selon une enquête de Plan International, seules 4 filles sur 10 au Pérou ont une bonne compréhension de la santé menstruelle. Le manque d’informations disponibles, la honte, la stigmatisation et le harcèlement de la part des camarades de classe masculins ont fait des règles un sujet tabou dont personne ne parle jamais.

Dulce raconte qu’au collège, ses camarades de classe avaient trop honte pour prononcer le mot « menstruation » et utilisaient des expressions pour faire comprendre qu’elles avaient leurs règles telle que « Andrés nous rend visite. »

« Nous disions cela parce que nous étions les seules filles à pouvoir le comprendre. Nous ne voulions pas que nos camarades masculins s’en aperçoivent, car ils n’auraient pas compris ou se seraient moqué de nous. Ils pensaient que parce qu’ils étaient des garçons, ils ne devaient pas entendre parler des règles »

explique Dulce.

La santé menstruelle est un sujet qui concerne aussi les garçons

Lorsque Plan International et Kotex, une marque de produits hygiéniques, ont commencé à se rendre dans l’école de Dulce pour dispenser une formation sur la santé menstruelle, Dulce explique avoir remarqué un changement dans l’attitude des garçons qui participaient aux séances.

« Au début, les garçons étaient discrets sur le sujet des menstruations. Ils ne participaient pas beaucoup, mais petit à petit, ils se sont sentis plus à l’aise, ils ont commencé à exprimer davantage leurs opinions. Je pense que cela les a aidés parce qu’avant, ils disaient que ce n’était pas un sujet qui les concernaient, mais maintenant ils en parlent et comprennent parce qu’ils savent qu’ils peuvent aider », partage Dulce.

Après avoir observé ces changements, Dulce a commencé à dire à ses camarades masculins qu’ils avaient besoin d’entendre parler des règles.

« Ce n’est pas parce qu’ils sont des garçons, qu’ils n’ont pas besoin d’en savoir plus. Au contraire, si quelque chose arrive à l’une de leurs camarades de classe, ils peuvent l’aider aussi. »

Les sessions de formations ont permis à Dulce de mieux comprendre les menstruations mais également les stéréotypes de genre. Elle souhaite transmettre ce qu’elle a appris à ses pairs afin de briser les mythes sur les règles.

« Grâce aux sessions, je me sens mieux informée. Je me sens bien parce que, après, je partage ce que j’ai appris avec mes camarades de classe. Chaque fois que je suis en cours, ils commencent à me poser des questions sur les sujets dont nous discutons. J’aime qu’ils puissent venir me voir pour que je réponde à leurs questions. »

Dulce dit que, grâce à tout ce qu’elle a appris, elle explique maintenant à ses amies de ne pas avoir honte de leurs règles parce que c’est un processus normal et qu’il n’y a pas de raison de le cacher.

Plan International agit pour améliorer l’hygiène menstruelle des filles

Le projet « New Rules » de Plan International, en partenariat avec Kotex, vise à avoir un impact positif sur la santé menstruelle des filles et des adolescentes afin qu’elles puissent avoir leurs règles sereinement et dignement.

L’objectif principal est de renforcer les connaissances des filles et des adolescentes afin qu’elles puissent jouir de leurs droits sexuels et reproductifs grâce à un meilleur accès à l’information sur les règles, sans mythe ni stigmate.

Au cours de l’année passée, plus de 300 filles et 100 garçons de 24 écoles de Lima ont participé à des séances de formation. Dans le cadre du projet « New Rules », 713 enseignant·es ont également reçu une formation sur la gestion de la santé menstruelle afin de pouvoir conseiller leurs élèves sur les problèmes qu’elles peuvent rencontrer.

« Mes professeur·es ne parlaient pas des menstruations avant, mais maintenant ils et elles le font. Par exemple, il y a eu récemment un incident avec ma camarade de classe parce qu’elle avait une tache à cause de ses règles. Et mon professeur a dit que nous ne devions pas nous moquer ou dire du mal parce que les menstruations sont un phénomène normal et naturel ».

« J’aimerais que les menstruations ne soient plus considérées comme une maladie. J’aimerais que les écoles parlent des règles de manière plus naturelle et que les espaces soient adaptés, en particulier les salles de bain et les toilettes, pour que les filles puissent gérer leurs règles correctement. J’aimerais aussi que la confiance continue d’être instaurée dans les classes pour que les filles puissent parler de ces questions et que ce ne soit plus un tabou dans la société. »

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