Pour les enfants sud-soudanais, premières victimes des conflits et de la famine au Soudan du Sud, le simple fait de vivre est devenu dangereux. Les centres d’accueil mis en place par l’ONG Plan International leur permettent de jouer et d’apprendre en toute sécurité. Découvrez le témoignage d’Eunice, 6 ans, une des enfants bénéficiaires.

C’est un jour nuageux dans le petit village poussiéreux sud-soudanais de l’Equatoria Oriental. Au loin, le soleil est en train de se coucher.

À six ans, Eunice et ses amis se sont rejoints dans l’unique endroit du village où les enfants peuvent se réunir pour jouer et apprendre en sécurité à l’abri du danger : le centre d’accueil mis en place par Plan International, où les enfants peuvent venir tous les jours.

Dans le centre, 3 petites filles sont allongées. L’une d’entre elles dort. Ses amies expliquent qu’elle est fatiguée parce qu’elle a beaucoup joué et couru toute la journée. « J’adore cet endroit, mes amies aussi ! » raconte Eunice. « Nous jouons sur les balançoires et les tourniquets ! »

Plan International est en train d’ouvrir des centres d’accueil partout à travers le Soudan du Sud afin de procurer un environnement sûr où les enfants affectés par les conflits et la famine peuvent venir chaque jour apprendre et jouer.

En effet, près de 75 % des filles sud-soudanaises ne peuvent aller à l’école car, pour s’y rendre, elles risquent leur vie en empruntant le chemin périlleux ou bien elles manquent  d’argent.

Au centre d’accueil Plan International, les enfants apprennent les bases du calcul et les habitudes hygiéniques à avoir, grâce à des bénévoles accompagnés du personnel pédagogique. Ils peuvent également jouer à des jeux, dessiner et chanter.

Apprendre et chanter des chansons est l’activité favorite d’Eunice. « Il y a une chanson que nous chantons qui s’appelle ‘Sim-sim, sim-sim’ , tout le monde l’adore ! Quand nous ne la chantons pas, nous sommes tristes », explique Eunice.

Son père, Lino, qui fournit au centre de l’eau acheminée à partir d’un forage à deux kilomètres, apprécie également le centre d’accueil pour les enfants : « C’est le seul endroit où nos enfants peuvent passer du temps ensemble à l’abri du danger des conflits et de la famine qui touchent notre pays. Sinon, ils peuvent jouer dans les buissons, mais là, ils peuvent être mordus par des serpents – ou pire encore. »

Les anciens du village disent que le centre est chéri par toute la communauté. « Nous passons la majeure partie de la journée à la maison en attendant que cet endroit s’ouvre », avoue Eunice.

Si la famine perd du terrain, le nombre de personnes confrontées à des niveaux de faim extrême (le seuil précédant celui de la famine) a atteint les 1,7 million, soit une hausse d’1 million par rapport au mois de février. Le nombre de personnes luttant pour trouver de la nourriture chaque jour a augmenté pour atteindre les 6 millions, soit une hausse de 4,9 millions depuis février, selon une nouvelle analyse publiée mercredi par trois agences humanitaires. Il s’agit du niveau d’insécurité alimentaire le plus élevé jamais enregistré au Soudan du Sud. 

Le travail est loin d’être achevé, cette crise continue de s’aggraver avec des millions de personnes risquant de sombrer dans la famine en cas d’arrêt de l’aide humanitaire.

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