Depuis décembre 2013, le violent conflit au Soudan du Sud a fait des milliers de morts et a forcé près de 4 millions de personnes à quitter leur foyer. Amal*, 16 ans, a fui les violences de son pays depuis un an et demi pour rejoindre un camp de réfugié·e·s dans la région de Gambella, en Éthiopie. Sa mère a été tuée pendant le conflit, lui laissant la responsabilité de s’occuper de ses 3 frères plus jeunes, ainsi que de son propre bébé, conçu après avoir été violée alors qu’elle se rendait en Éthiopie.

83 % des réfugié·e·s sont des femmes et des enfants 

Alors que de nombreuses personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays, plus de 2 millions de personnes ont fui vers les pays voisins principalement en Éthiopie, au Soudan et en Ouganda en quête désespérée de sécurité. 83 % des réfugié·e·s sont des femmes et des enfants, dont beaucoup ont dû traverser la frontière seul·e·s. 

J’ai vu ma mère être tuée pendant notre fuite

Lorsque des combats ont éclaté dans l’État du Nil Supérieur au Soudan du Sud, Amal, sa mère et ses frères plus jeunes ont été forcé·e·s de quitter leur village et de déménager à Mathiang, une région située au centre du pays. Cependant, le conflit a suivi la famille et lorsque les violences se sont intensifiées, sa mère a été tuée. 

« Je me souviens d’avoir pensé qu’il aurait été préférable que nous soyons tous tués ensemble », déclare Amal, se souvenant de la douleur causée par le décès de sa mère. 

« Mon esprit n’était pas normal, j’ai vu ma mère être tuée pendant notre fuite et nous avons vu beaucoup de cadavres sur le chemin. Je devais transporter mes frères et les quelques biens que nous avions, il n’y avait personne pour m’aider », raconte-t-elle.

C’est ici qu’Amal a été violée par un garde-frontière 

Après le décès de sa mère, Amal, alors âgée de 14 ans, a dû assumer la responsabilité de ses frères plus jeunes, son père étant décédé de maladie il y a de nombreuses années. Il a fallu une semaine à Amal et ses frères pour se rendre à un poste frontière, une zone d’accueil temporaire où les réfugié·e·s du Soudan du Sud sont enregistré·e·s avant d’être autorisé·e·s à entrer en Éthiopie. Cependant, au lieu d’être un lieu de sécurité, c’est ici qu’Amal a été violée par un garde-frontière qui portait une arme. 

Je me suis tue, comme si de rien n’était, je n’ai rien dit à personne.

« Je me suis tue, comme si de rien n’était, je n’ai rien dit à personne. » Du centre d’accueil, Amal et ses frères ont été transféré·e·s dans un camp de réfugié·e·s à Gambella, en Éthiopie. Peu de temps après son arrivée, elle s’est rendu compte qu’elle était enceinte.  

« Lorsque nous vivions au Soudan du Sud, nous avions une bonne situation, notre mère répondait à tous nos besoins et nous n’avions pas trop de problèmes, mais les choses ont changé à cause de la guerre », explique Amal. 

Que fait Plan International pour soutenir les réfugiées du Soudan du Sud ?

Avec le soutien financier de la Commission européenne (ECHO), Plan International répond aux besoins des enfants touché·e·s par cette crise par le biais de programmes de protection de l’enfance, d’éducation, d’alimentation en eau, d’assainissement, d’hygiène, dans 5 camps de réfugié·e·s comme aux postes frontières. 

Dans le cadre de ce programme, Amal a reçu un kit de survie, un soutien psychosocial et a été soutenue pendant sa grossesse, ce qui lui a permis de mettre au monde son bébé en toute sécurité dans le camp. Nous avons également placer la famille dans une famille d’accueil, et permis aux plus jeunes de fréquenter l’espace pour enfants construit par Plan International dans leur camp. 

J’ai repris mes études à l’école soutenue par Plan International et je suis en troisième année.

« Maintenant que nous sommes dans un endroit sûr, j’ai repris mes études à l’école soutenue par Plan International et je suis en troisième année. Plus tard, je veux être enseignante. Pendant mon temps libre, je retrouve mes ami·e·s dans l’espace pour enfants », déclare-t-elle.

Amal, son bébé âgé d’un an et ses frères vivent maintenant avec leur famille d’accueil et les remercient pour leur vie stable et paisible en Éthiopie, tout en espérant pouvoir un jour retourner dans leur pays. 

« Laissons la paix régner au Soudan du Sud afin que les peuples de notre pays puissent vivre ensemble en paix et sans chaos », a déclaré Amal. 

* Les prénoms ont été changés pour protéger l’identité des témoins 

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