Causes et conséquences de l’exploitation sexuelle
Qu’est-ce que l’exploitation sexuelle ?
L’article 34 de la Convention des droits de l’enfant affirme le droit des enfants à être protégés de l’exploitation sexuelle qui constitue une violation des droits humains fondamentaux.
Ce terme désigne une forme de violence sexuelle dans laquelle une personne est contrainte à des actes sexuels contre sa volonté. Cela peut inclure la prostitution, la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle, la pédopornographie, le tourisme sexuel impliquant des mineur·es et les mariages forcés.
L’exploitation sexuelle – qu’il s’agisse de prostitution, de pédopornographie ou de servitude sexuelle – demeure l’une des formes les plus répandues de traite des enfants. Elle concerne près d’un enfant victime sur cinq, principalement des filles, selon un rapport de Organisation internationale pour les migrations (OIM) et du Centre François-Xavier Bagnoud pour la santé et les droits de l’homme de l’Université de Harvard (FXB).
Les femmes et les filles représentent 4,9 millions des personnes en situation d’exploitation sexuelle commerciale forcée, selon des chiffres de l’OIT de 2022.
Les causes de l’exploitation sexuelle
L’exploitation sexuelle prend racines dans plusieurs facteurs :
Les stéréotypes sexistes continuent de dévaloriser les filles par rapport aux garçons. En limitant leur accès à l’éducation et en enfermant les rôles de genre, ils contribuent à renforcer les inégalités et à exposer davantage les filles au risque d’exploitation sexuelle.
Lorsque les filles n’ont pas accès à une éducation de qualité et aux informations sur leurs droits, notamment leurs droits sexuels et reproductifs, elles sont moins en mesure de se défendre et de se protéger contre toutes les formes d’exploitation sexuelle.
Les filles et les femmes vivant dans la pauvreté sont particulièrement exposées à l’exploitation sexuelle. La pauvreté, l’insécurité alimentaire liée à des conflits armés, les déplacements forcés de population en raison de crises humanitaires, l’absence d’accès à l’éducation les rendent plus vulnérables aux réseaux d’exploitation ou peuvent les pousser, par nécessité, à recourir à la prostitution pour survivre.
Dans les situations de crises humanitaires ou de conflits, les violences faites aux filles sont accrues, du fait de leur âge, de leur genre et du manque de protection. Les filles sont particulièrement exposées aux violences sexuelles commises par des groupes armés, des trafiquant·es ou d’autres acteur·trices opportunistes exploitant la vulnérabilité des enfants lors des conflits.
Les conséquences de l’exploitation sexuelle
L’exploitation sexuelle a de nombreuses conséquences à court et long termes sur les filles :
- Traumatismes psychologiques : les survivantes d’exploitation sexuelle sont plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé mentale, tels que la dépression, l’anxiété, les comportements autodestructeurs et les pensées suicidaires. Elles peuvent développer des symptômes de stress post-traumatique, tels que des flashbacks, des cauchemars, ainsi qu’une faible estime d’elles-mêmes, de la honte, de la culpabilité et des difficultés à faire confiance aux autres.
- Problèmes de santé physique : outre des grossesses précoces non désirées, l’exploitation sexuelle cause également des problèmes de santé physiques aux filles. Dans de nombreux cas, elles doivent faire face aux maladies sexuellement transmissibles, telles que le VIH par exemple.
- Déscolarisation et pauvreté : l’exploitation sexuelle entrave leur accès à l’éducation. Elles peuvent être contraintes d’abandonner l’école en raison des violences qu’elles subissent. Cela a des conséquences à long terme sur leurs opportunités d’apprentissage, leurs perspectives d’emploi et leur autonomie financière.
- Exclusion et marginalisation : les survivantes d’exploitation sexuelle sont souvent stigmatisées, marginalisées et blâmées par la société. Elles peuvent être considérées comme impures ou déchues, ce qui les expose à des discriminations et à l’exclusion sociale. Cette stigmatisation peut aggraver les traumatismes et rendre plus difficile leur réinsertion à l’école et dans la société.
Les actions de Plan International
Plan International rappelle qu’il est nécessaire de combattre les violences faites aux filles, de les protéger et de garantir leurs droits partout dans le monde.
Pour cela, l’organisation met en place des actions dans plusieurs pays d’intervention pour alerter et sensibiliser les communautés, les décideur·euses politiques et religieux·euses, les professeur·es, les filles et les garçons aux droits des filles, ainsi qu’aux violences auxquelles elles peuvent être confrontées.
Plan International défend à travers ses programmes, l’accès à une éducation inclusive et de qualité qui joue un rôle central dans la lutte contre les violences de genre. Nous encourageons l’accès à une éducation inclusive, sûre et de qualité pour les filles, qui comprend notamment un apprentissage d’une éducation complète à la sexualité et des droits sexuels et reproductifs, afin de leur permettre de faire des choix éclairés sur leur avenir et de prévenir l’exploitation.
Plan International soutient les familles et les communautés en développant des programmes qui proposent des alternatives économiques durables. Nous proposons des formations professionnelles, des outils pour entreprendre et des opportunités d’emploi pour les parents. Objectif : qu’ils puissent subvenir aux besoins de leur famille sans recourir au travail des enfants.
