mise à jour : juin 2017
Une situation alarmante
Depuis 4 ans, le conflit politique sud-soudanais, opposant le camp du président Salva Kiir à celui de son ancien vice-président Riek Machar, ébranle les populations civiles. Ce jeune pays, indépendant depuis 2011, subit les conséquences de la guerre civile qui, par induction, a entrainé crise économique, épidémie et famine.
Pour tenter de se mettre en sécurité et d’échapper aux massacres de masse, pillages, recrutements forcés d’enfants soldats, pénurie alimentaire et maladies, les populations sud-soudanaises fuient vers les pays voisins et plus particulièrement l’Éthiopie. À ce jour, le pays a déjà accueilli près de 350 000 réfugiés sud-soudanais dans des camps qui leur sont destinés, mais où l’espace et les ressources manquent cruellement.
Les enfants victimes de la famine
Le monde n’avait plus connu de telle famine depuis celle qui avait touché la Somalie il y a 6 ans. La situation de sécurité alimentaire au Soudan du Sud se détériore de jour en jour, si bien que pour la première fois depuis l’indépendance du pays en 2011, le gouvernement national a déclaré, le 20 février 2017, un état de famine dans plusieurs régions du pays. À ce jour, presque 1,4 millions d’enfants courent le risque imminent de mort de malnutrition aiguë cette année. L'ONG Plan International est particulièrement préoccupée par l’impact de la famine sur les filles, pour qui les conséquences sont d’autant plus accablantes en cas de catastrophe. Par ailleurs, les données montrent que 4, 9 millions de personnes - soit plus de 40 % de la population sud-soudanaise - sont en besoin urgent d’aide alimentaire, agricole et nutritive. Cette donnée est susceptible d'augmenter à 5,5 millions d’ici juillet si rien n'est fait pour limiter la gravité et la propagation de la crise alimentaire.
L’acheminement de l’assistance humanitaire dans les zones touchées par la famine est sévèrement restreint en raison du conflit politique. La région d’Unité (au nord du pays) est aujourd’hui inaccessible bien qu’il s’agisse de la zone la plus touchée par la famine. C’est pourquoi Plan International se concentre sur les régions voisines, telles que la région du Jongleï (à l’est) ou de l’Équatoria-Oriental (au sud-est).
D'autres pays d'Afrique de l'Est sont également confrontés à la crise alimentaire. En dehors du Sud-Soudan, Plan International travaille également au Kenya, en Somalie, en Centre-Afrique et au Soudan en fournissant des vivres urgents et en apportant un soutien humanitaire aux enfants et aux familles.
Se réfugier vers les pays limitrophes, la seule échappatoire
Ne voyant aucune autre échappatoire pour survivre aux conflits politiques, aux épidémies et à l’état de famine, les populations sud-soudanaises tentent de se réfugier dans les pays limitrophes, notamment en Éthiopie, à l’est du Soudan du Sud. Depuis le 3 septembre 2016, à la suite des conflits qui ont eu lieu dans la région de Juba, plusieurs milliers de nouveaux réfugiés sont arrivés et ont été déplacés dans les extensions des 3 camps de Kule, Jewi et Terikidi, déjà pleins à craquer. De nouveaux camps, tels que Nguenyyiel, ont alors été construits mais tous ont d’ores et déjà atteint, sinon plus, leur capacité maximale d’accueil. En 2017, 75 000 nouveaux réfugiés sont attendus pour atteindre un nombre de 405 000 réfugiés sud-soudanais en Éthiopie.
L’Ouganda, au sud, est également une terre d’accueil pour les migrants sud-soudanais. En 2017, le nombre de réfugiés du Soudan du Sud en Ouganda a atteint son paroxysme. Le pays a déjà vu arriver près de 500 000 nouveaux arrivants depuis le 15 février 2017. La population de réfugiés sud-soudanais en Ouganda devrait tripler par rapport à fin 2015, ce qui porte le nombre total de réfugiés sud-soudanais dans le pays à plus de 700 000 personnes. Tous sont dépendants de l’aide humanitaire.
Depuis décembre 2016, plus d’1,2 millions de Sud-Soudanais ont traversé la frontière pour fuir vers l’Ouganda, l’Éthiopie, la République Démocratique du Congo, le Kenya, la République Centrafricaine et le Soudan.
L’action de Plan International, notamment auprès des filles
La communauté internationale doit agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard. Affirme Daniel Muchena, directeur de Plan International au Soudan du Sud.
Aujourd’hui, l’aide humanitaire est la première source de nourriture pour les populations Sud-Soudanaises. Déjà plus d’1,7 million d’enfants sud-soudanais ont été déscolarisés à la suite de la crise politique et humanitaire. Les enfants, en particulier les filles,premières victimes en cas de crise humanitaire, sont au cœur de l’intervention d’urgence de Plan International.
- À ce jour, Plan International a déjà réalisé une distribution générale de moyens de subsistance dans la région de l’Équatoria-Oriental ;
- Dans la région du Jongleï, Plan International a prévu d’effectuer une distribution de nourriture en avril, en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial ;
- Dans la région des Lacs, une distribution de nourriture ainsi que de produits nutritifs est en cours ;
- Plan International veille à donner aux fermiers et aux agriculteurs les produits dont ils ont besoin pour relancer leur activité ;
- Dans le camp de déplacés internes de Melijo (dans le sud du Soudan du Sud à la frontière ougandaise), 3 campagnes de sensibilisation à la paix, auxquelles 391 enfants ont participé, ont été menées par Plan International ;
- Plan International a procuré à 6 412 élèves, dont 3 270 filles, des kit scolaires (5 livres d’exercices, 1 crayon, une règle et un taille crayon), des kits ont également été distribués aux enseignants et aux écoles ;
- Par ailleurs, 25 057 personnes ont bénéficié de pastilles désinfectantes pour assainir l’eau.
Plan International a prévu de venir en aide à plus de 110 000 familles, soit plus de 500 600 personnes dont plus de 320 000 sont des enfants.
Grâce à votre générosité, Plan International a déjà pu recruter 224 enseignant.e.s et assurer la protection et l’accès à l’éducation de 86 742 enfants et adultes, dans les 3 camps où Plan International Éthiopie intervient.
Plan International Ouganda continue de répondre aux opérations de soutien des réfugiés dans les camps d’Adjumani, Yumbe et Arua avec des fonds de Plan International Royaume-Uni, SIDA, CHAF et l'UNICEF.
La situation en juin 2017
Si la famine perd du terrain, le nombre de personnes confrontées à des niveaux de faim extrême (le seuil précédant celui de la famine) a atteint les 1,7 million, soit une hausse d'1 million par rapport au mois de février. Le nombre de personnes luttant pour trouver de la nourriture chaque jour a augmenté pour atteindre les 6 millions, soit une hausse de 4,9 millions depuis février, selon une nouvelle analyse publiée mercredi par trois agences humanitaires. Il s'agit du niveau d'insécurité alimentaire le plus élevé jamais enregistré au Soudan du Sud.
Le travail est loin d'être achevé, cette crise continue de s'aggraver avec des millions de personnes risquant de sombrer dans la famine en cas d'arrêt de l'aide humanitaire.
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